Minimiser son impact écologique ? On en entend tous parler. Qu’il s’agisse de réduire son empreinte carbone en empruntant moins la voiture ou d’écogestes à adopter au quotidien comme consommer local, réduire le gaspillage ou s’orienter vers le zéro déchet, les comportements évoluent doucement. Mais qu’en est-il de la pollution numérique ? Nous avions pensé qu’en « dématérialisant » les process administratifs pour passer à la numérisation, nous diminuerions la production et l’utilisation du papier. Certes, mais Internet n’est justement pas immatériel. D’un côté, passer au télétravail limite nos déplacements, de l’autre il nous contraint à utiliser davantage les outils numériques, tous plus énergivores les uns que les autres (Visio, Cloud, etc.).

En quoi le numérique pollue-t-il ?

L’impact environnemental du numérique est une nouvelle forme de pollution (la pollution numérique) qui commence à peser lourd sur notre bilan énergétique. En cause ? Une consommation d’électricité et l’extraction de matières premières en constante augmentation, des flux de données de plus en plus nombreux.

Une menace invisible et abstraite pour la plupart des utilisateurs qui ne réalisent pas l’ampleur de cette pollution. Selon l’INSEE, l’empreinte énergétique directe du numérique augmenterait de 9 % par an. Et quasiment 75% des français n’ont pas conscience de cette forme de pollution. Nous faisons le point.

Mails stockés non effacés, sites web trop lourds surchargés de code superflu, datacenters ventilés 24h/24, composants des matériaux électroniques, déploiement de la 5G, streaming, cryptomonnaies… Les effets des nouvelles technologies sur l’environnement sont réels et lourds de conséquences pour la planète. La pollution numérique est désormais omniprésente.

Et si finalement la digitalisation s’opposait à l’écologie ? Nous voilà donc face à un paradoxe !

Comment changer nos pratiques en tant qu’utilisateurs conscients ?

Nos conseils pour réduire notre impact numérique au quotidien :

  • Faire du ménage dans ses boîtes mail personnelles et professionnelles. Effacer les spams et les newsletters inutiles. L’envoi et le stockage des mails consomme beaucoup plus qu’on y pense. Limiter l’envoi de mails, éviter de mettre en copie plusieurs personnes ou l’envoi de pièces jointes si ce n’est pas nécessaire.
  • Eviter les impressions. Penser à adapter sa police d’écriture pour limiter l’impact.
  • Si possible, éteindre sa box et ses équipements numériques la nuit ou lorsque l’on s’absente. Sur un an, une box consomme autant d’énergie qu’un réfrigérateur.
  • Utiliser la barre des favoris de son navigateur. Cela semble insignifiant, mais passer par ses favoris plutôt qu’effectuer une requête sur un moteur de recherche permet d’économiser des allers-retours de transferts de données. Eviter d’ouvrir plusieurs onglets en simultané compte aussi.
  • Entretenir, réparer et garder ses appareils électroniques plus longtemps (ordinateur, smartphone…). La fabrication d’outils informatiques pollue énormément et impacte les réserves de ressources naturelles dont nous disposons. De plus, les appareils sont finalement très peu recyclés et finissent souvent dans des décharges sauvages à ciel ouvert de pays en voie de développement. Sinon, opter pour du reconditionné ou de l’occasion plutôt que du neuf.
  • Réfléchir à deux fois avant d’acheter un objet connecté : Ai-je vraiment besoin de recevoir des alertes de mon frigo lorsqu’il n’y a plus de lait, ou encore d’allumer mes lumières via mon smartphone ?
  • Utiliser le WIFI plutôt que la 4G ou 5G qui consomment beaucoup plus d’énergie.
  • Passer par un moteur de recherche plus responsable, comme Ecosia par exemple qui reverse une partie de ses bénéfices à des programmes de reforestation).

Toutes ces petites actions participent à faire diminuer l’impact de notre empreinte carbone numérique. Les grandes entreprises, à leur échelle, peuvent choisir d’alimenter leurs serveurs avec des énergies renouvelables. Les géants du web peuvent délocaliser leurs datacenters vers des zones du globe plus froides. Quant aux jeunes générations de développeurs et de marketeurs, on doit leur faire prendre en compte ces notions d’impact écologique dans leurs projets (écriture d’un code plus propre et allégé, prise de conscience de l’impact des newsletters, etc. Voir notre article sur comment créer un site web plus écologique).

L’impact environnemental du digital : un enjeu pour demain, dès aujourd’hui

Il est temps de rétablir l’image d’accélérateur de progrès au numérique. Pour ce faire, nous devons trouver un juste équilibre entre ces nouvelles technologies et leur impact environnemental. Mais nous ne sommes pas pessimistes car le progrès s’inscrit de plus en plus dans une démarche responsable.

L’impact du digital sur l’environnement représente donc un véritable enjeu. Les entreprises et les consommateurs doivent être conscients de ces répercussions pour s’engager à réduire l’empreinte carbone de leurs activités numériques. En matière d’écologie, il est crucial de faire appel à la conscience collective car chaque geste compte. Les grands acteurs du numérique ont aussi un rôle déterminant à jouer. Ils doivent servir d’exemple si l’on veut espérer un changement sur le long terme. Bien conscients que l’écriture de cet article va à l’encontre de ces notions d’écologie numérique, nous espérons toutefois qu’il puisse contribuer à sensibiliser le plus grand nombre sur ce sujet.

 

 

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